[Survol des règles] et [Critique] –
Beaucoup de ludistes (dont moi) ont le syndrome du : « J’ai trop de jeux de société, je dois faire du ménage dans ma collection… » C’est donc en zieutant ma ludothèque que je me suis demandé comment certains de ces jeux étaient arrivés à survire tout ce temps sur mes étagères. Ça m’a donc donné envie de revisiter un des jeux qui a le plus d’ancienneté chez moi et j’ai nommé : Istanbul.
« Pourquoi Istanbul? »
Une des caractéristiques qui a permis à Istanbul de se faufiler jusque dans ma prestigieuse liste des meilleurs opus de ma collection est probablement sa polyvalence.
Si un jeu est accessible pour les joueurs débutants en plus d’être stimulant pour les joueurs plus avancés, il y a de fortes chances que ce titre évite de se retrouver dans une des nombreuses annonces du type « Jeux à vendre pour faire de la place. »
C’est d’ailleurs une des recommandations systématiques que je fais lorsque quelqu’un me demande de lui conseiller un jeu pas trop complexe, pas trop long, pas trop gros, mais quand même assez profond pour que tout le monde soit heureux.
« Comment ça se joue alors?! »
Je ne vais pas aborder la totalité des règles ici, car ça reviendrait à vous réciter le livret de règles. Je me dis que vous avez probablement mieux à faire que de lire la pâle retranscription d’un manuel déjà bien fait. Par contre, j’aimerais tenter de vous donner les grandes lignes pour que vous puissiez vous faire une meilleure idée de ce qu’est le jeu.
Le but du jeu est d’être le premier joueur à acquérir 5 rubis en déplaçant ses marchands et leurs assistants à travers le bazar d’Istanbul. Le plateau central est formé de 16 lieux uniques dont la configuration peut être modulée d’une partie à l’autre.
Lors de son tour, le joueur actif déplacera sa pile de marqueurs d’une ou deux cases. Chaque fois qu’un joueur se déplace sur un emplacement qu’il n’a pas encore visité, il y laisse un de ses assistants et réalise l’action spécifique au lieu où il vient d’être déposé.
S’il se déplace sur un lieu qu’il a déjà visité, le joueur actif réalise aussi l’action de la case, mais il récupère son assistant plutôt que d’en laisser un sur place.
La Fontaine permet de regrouper tous vos assistants.
Le Fabricant de Charrettes permet d’augmenter la capacité de stockage de votre charrette.
Les Entrepôts de Tissu / Épices / Fruits permettent de remplir au maximum votre charrette avec la marchandise correspondante à l’entrepôt visité.
Le Bureau de Poste offre une combinaison changeante de récompenses, mais en gros, il permet d’obtenir de l’argent et des marchandises.
Le Caravansérail permet de piocher des cartes bonus.
Le Poste de Police permet de libérer un membre de votre famille et de l’envoyer sur n’importe quel emplacement du bazar.
Le Marché noir permet d’acquérir une des trois marchandises de base, puis de lancer un dé afin de peut-être récupérer une ou plusieurs marchandises bleues (plus difficile à récupérer).
Le Salon de thé permet de parier sur des roulements de dés.
Le Petit et le Grand marché permettent de vendre vos marchandises contre de l’argent.
La Petite et la Grande mosquée permettent d’échanger des marchandises contre des pouvoirs permanents
Le Marchand de gemmes et le Palais du Sultan permettent d’échanger de l’argent ou des marchandises contre les précieux rubis nécessaires à la victoire. Gardez un œil sur les prix qui augmentent au fur et à mesure que les joyaux seront récupérés. Plus la partie avance, plus c’est dispendieux!
« Ç’a l’air amusant… pour un vieux jeu »
Effectivement, Istanbul est très surprenant pour un jeu qui aura bientôt 8 ans (ou 56 ans en années de jeux de société). Je trouve que son plateau modulable et sa mécanique de déplacement d’ouvriers vieillissent plutôt bien.
Comme le but du jeu est une course aux pierres précieuses, il est facile pour les joueurs de tous les calibres de suivre l’évolution de la partie sans sombrer dans les méandres d’un jeu qu’on ne comprend qu’à moitié. Je dois aussi avouer que j’adore sentir la tension monter à chaque fois qu’un joueur achète un rubis.
De plus, l’iconographie est très bien faite, ce qui rend le jeu facile à assimiler et réellement multilingue. Il vous faudra trouver les règles et les aides de jeu dans la langue que vous désirez, mais autrement, il n’y a aucun texte sur les composantes du jeu.
« Si tu aimes Istanbul, tu vas aimer Yokohama! »
Merci Pierre-Luc pour cette recommandation.
Effectivement, c’est un comparatif qui est souvent fait avec Istanbul. Par contre, Yokohama est beaucoup plus près d’un jeu pour joueurs avertis que d’un jeu passe-partout.
Si vous avez un cercle de joueurs expérimentés, je me verrais aussi faire cette recommandation.
Cependant, c’est la simplicité d’Istanbul qui, à mon avis, lui permettra de fouler votre table plus souvent que Yokohama.
En conclusion
Comme je vous l’ai dit, Istanbul est un jeu plaisant pour tous les calibres de joueurs. Il se joue aussi bien de 2 à 5 joueurs (pour vrai) et il force à prendre des décisions juste assez complexes pour vous faire vous gratter le menton tout en évitant de créer des situations de paralysie d’analyse (Analysis Paralysis). Le jeu est aussi relativement permissif dans le sens où il permet aux joueurs de faire de petites erreurs sans complètement ruiner leur partie.
Bref, Istanbul est un jeu que j’affectionne beaucoup et c’est pour cette raison que je crois qu’il a sa place dans toute bonne ludothèque.
Bonne partie!
Titre : Istanbul
Auteur : Rüdiger Dorn
Illustrations : Andreas Resch, Hans-Georg Schneider
Nombre de joueurs : 2 à 5 [idéal à 3-4]
Mise en place : 5-10 minutes
Explications : 10-15 minutes
Temps de jeu : 40-60 minutes
Âge : 10 ans +
Mécaniques : Déplacement sur grille, Placement d’ouvrier, Course.
Istanbul a l’air effectivement d’un excellent jeu accessible. Ma question est la suivante: est-ce que les joueurs peuvent influencer le jeu des autres joueurs ou chacun fait ses propres affaires et seulement lorsque une gemme est acheté le prix monte pour les autres?
Bonjour Feburuum!
Lorsqu’un joueur visite un lieu où se trouve la pile de marqueurs d’un ou plusieurs autres joueurs, il faut donner 2$ à chacun des joueurs qui s’y trouvent. (Ceci ne s’applique pas aux emplacements où il y a seulement un assistant)
Sinon il n’y a pas d’interaction directe entre les joueurs.
De plus, lorsqu’un joueur visite le Poste de Police, il libère le membre de sa famille et l’envoi sur n’importe quel lieu. Si un autre joueur se déplace sur un lieu où se trouve le membre de la famille d’un adversaire, il peut le renvoyer en prison (au Poste de Police) contre une récompense en argent ou en carte bonus.
Il y a aussi des règles supplémentaires, que je n’ai pas abordées, qui concernent le Gouverneur et le Contrebandier. Ces derniers se déplacent aléatoirement à travers le bazar d’Istanbul et lorsqu’un joueur visite un lieu où l’un d’eux se trouve, ceci donne un bonus supplémentaire.
Si tu as d’autres questions n’hésite pas à les poser!
Bon jeu!